jeudi 31 octobre 2013

On est tous poètes.








La poésie doit être faite par tous. Non par un. Toutes les tours d'ivoire seront démolies, toutes les paroles seront sacrées et l'homme s'étant enfin accordé à la réalité qui est sienne, n'aura plus qu'à fermer les yeux. Pour que tous s'ouvrent les portes du merveilleux.

Paul Éluard.


Source  de l'image : Facebook.

mercredi 30 octobre 2013

Como Quisiera Decirte





Je suis le feu qui mord tes poumons.
Je suis l'âme grise qui contemple le rien.
Je suis tes yeux, tes larmes, ton souffle.
Je suis l'angoisse qui te prend à la gorge.
Je suis le vent sur tes doigts.
L'amour au fond de toi.
Le désespoir qui croit.
Je suis le feu qui mord tes poumons.
Je suis ton sourire, ta beauté, ta plume d'oreiller.
Je suis ta chaleur, ta douceur.
Je suis le feu qui mord tes poumons.
Je suis le feu qui ravage.
Je suis le feu de tes vagues.
Je suis le feu de ton écume.




mardi 29 octobre 2013

C'est moi le plus fort.




Parce que face à soi il convient d'être là. Je m'absente.
Je reviens dans ma coquille. 
Tourner en rond. Du plomb dans l'elle. Dans l'elle.
Ça gratte. Ça démange. Ça brûle.
C'est là. Ça me va.
Je démissionne. Lettre. Stylo. Table. Démission.
Démission. Dé. Mi. Si. On. Mais, si on ? Qui.
Sans moi.
Fermer les yeux.
Boucher les oreilles.
Annihiler les sens.
Je suis un oeuf. Jaune pâle. Blanc coquille.
Noeud du noyau.
C'est doux ça le coton. Ça ne comble pas le vide non.
Ça le caresse, ça l'adoucit.
Puis la solitude.
Ça laisse des traces ça, la solitude.
La solitude du vide.
Ma solitude. Mon coton. Mon vide.
Ça me va. Je reviens.
Caressez moi le vide. Rendez le moi doux.
Appréhendez moi, appréhendez mon vide.
Evacuer le vide.
Ça se froisse. Doucement.
C'est silencieux le vide.








Texte inspiré du travail de Laurent Delaire, à découvrir.



mardi 15 octobre 2013

Littérature .1


 La Piscine.





Tout comme l'eau chlorée nous glace le sang quand on n'y est pas préparé, cette nouvelle nous laisse une impression étrange. Entre chaud et froid. Entre malaise et lucidité.
Plongés en eaux troubles nous suivons les errances d'Aya, héroïne ordinaire dans une vie de solitaire.
Aya, malgré elle, personnage central et pivot de l'histoire. Elle s'accroche à son seul rayon de soleil dont le nom n'est pas choisi au hasard : Sun. Jeune homme athlétique qui passe sont temps libre à la piscine où elle l'observe discrètement. Il vit avec elle dans l'orphelinat que tiennent les parents de la jeune fille. Triste environnement que cet orphelinat pour grandir. Aya, si seule au milieu d'un tourbillon d'enfants abandonnés, découvre un jour le plaisir de faire souffrir. Sa cible favorite : Rie, qui n'est encore qu'un bébé. A travers les souffrances morales et physiques qu'elle lui inflige c'est elle même qu'elle cherche à toucher. Faire mal, avoir mal pour se sentir vivant. Se sentir exister. Faire mal pour faire pleurer, et à travers ce flots de larmes, se sentir soulager. En coulant, les larmes de Rie emportent avec elles un peu du fardeau d'Aya. Bien loin du cliché de l'enfant malheureux qui devient sadique, Aya est juste là, juste ici, tout près de nous, à la recherche d'elle même.
Pour son premier roman porté en France, Yôko Ogawa fait l'unanimité. Elle manie la plume de manière légère, fluide, sans détours et sans jugements. L'auteure transforme de simples descriptions de sentiments en quelque chose d'incroyable et de palpable. Une écriture douce pour parler de sentiments crus. A travers de troublantes descriptions de la perversité et de la fragilité qui est en chacun de nous Yôko Ogawa nous livre ici une œuvre intemporelle saluée par la critique.






samedi 12 octobre 2013

Dans la solitude des champs de coton







Devant le mystère il convient de se dévoiler tout entier afin de forcer le mystère à se dévoiler à son tour. Les souvenirs sont les armes secrètes que l'homme garde lorsqu'il est dépouillé, la dernière franchise qui oblige la franchise en retour; la toute dernière nudité. Je ne tire de ce que je suis ni gloire ni confusion, mais ce que vous êtes m'est inconnu, et plus inconnu encore à chaque instant, he bien, comme ma veste que je me suis otée et que je vous ai tendue, comme mes mains que je vous ai montrées désarmées, si je suis chien et vous humain, ou si je suis humain et vous autre chose que cela, de quelque race que vous soyiez, la mienne, du moins, je l'offre à vos égards, je vous laisse y toucher, me tâter et vous habituer à moi, comme un homme se laisse fouiller pour cacher ses armes. [...] Je vous propose l'immobilité, l'infini patience et l'injustice de l'ami. Puisqu'il n'y a pas de justice entre qui ne se connaît pas, et il n'y a pas d'amitié entre qui se connaît, pas plus qu'il n'y a de ponts sans ravin. Ma mère m'a toujours dit qu'il était sot de refuser un parapluie lorsqu'on sait qu'il va pleuvoir.

Koltès.

mardi 1 octobre 2013

Gribouillages .1







Derek Hess. Je ne sais pas grand chose de lui, si ce n'est que c'est un homme qui semble plein de joie de vivre. Malgré un côté très sombre qui ressort dans tout ce qu'il fait, je le trouve très humain, très  vrai. Il dit lui même avoir ses propres soucis, et cherche à retranscrire dans ses oeuvres le côté très social des choses : les relations, la politique, le culturel : l'humain. Dépouillé de toute structure sociale, de connivence et d'artifice, juste l'homme tel qu'il est.

Je vous invite à le découvrir et à prendre le temps de regarder sa galerie. C'est un homme qui ne semble pas prétentieux, il utilise toute forme de médium pour créer - de l'acrylique au stylo en passant par l'encre) A noter que Derek Hess, s'est passionné pendant longtemps pour la création de jaquettes de CDs de rock-hardcore.

Néanmoins, certains estiment son travail violent, plus ou moins dur. Je le trouve pour ma part très doux, très poétique. Si vrai qu'il en est palpable. On aimerait toucher du bout du doigt cette réalité, comme s'il mettait en dessin des maux que l'on oublie.